Création de la Haute Cour de Justice… Nous comprenons le report mais nous rejetons l'annulation

L'opinion publique nationale a retenu son souffle ces derniers jours en attendant avec impatience l’annonce de la création de la Haute Cour de Justice (HCJ), dont l’ancien régime a délibérément bloquée la mission, afin d'échapper à sa punition pour les grands délits économiques commis à l’endroit du budget de l'État, des richesses du pays et des générations actuelles et futures, en alourdissant au double la dette extérieure.

 

Nous pouvons comprendre le report du débat sur le projet de loi de la HCJ, compte tenu des exigences requises par les dispositions juridiques et eu égard aux conditions difficiles que traverse le pays et consécutives aux répercussions de la pandémie du Covid-19.

 

Toutefois, on ne peut accepter, pour quelque motif que ce soit, l’impunité à l’endroit d’un Président, des ministres et d’autres parmi leurs collaborateurs et agents trempés dans la corruption, parmi ceux qui ont dévasté toutes les potentialités de la Nation.

 

Le volume de la gabegie mis à nu par la commission d'enquête parlementaire suffit à lui seul pour condamner toute cette bande.

 

Un crime aggravé par d’autres scandales qui se hissent au degré de la haute trahison, tant bien que la sanction de tous les responsables dans cette grande corruption, sans exception aucune, est devenue une revendication populaire impossible à négliger quelles que soient les circonstances.

 

Le gouvernement doit jouer le rôle de facilitateur de l’action du Parlement, en tant qu'autorité législative et de contrôle, afin que toutes les personnes impliquées, quels que soient leur rang et leurs postes,  parmi les fonctionnaires, les responsables, les hommes d'affaires et autres soient sanctionnés d’une part et afin que l'État puisse récupérer ce qui peut l’être au cours d’une interminable et infernale décennie, d’autre part.

 

Ne pas punir les responsables de la corruption peut constituer une pioche de démolition du consensus national réalisé par le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, après son élection, comme il peut exposer le pays à des vagues de colère populaire dont il peut se dispenser, surtout dans le contexte actuel, où le gouvernement de l'ingénieur Ismail Ould Bedde Ould Cheikh Sidiya a pu convaincre tous de sa ferme et sincère volonté visant à provoquer un développement économique resté absent, de stopper la sangsue et le gaspillage des fonds publics et de garantir la transparence dans la gestion des ressources.

 

Tout comme l'opinion publique a été prise de suspens pour voir la justice toute la justice se matérialiser sur le terrain de la réalité, à travers la présentation du gang précité qui l’a dirigé pendant toute une décennie devant les tribunaux pour mériter le prix de ses abus et excès, le public est également impatient d’actes suscitant l’espoir et guérissant des citoyens meurtris par l’injustice, écrasés par la privation et exclus par la marginalisation.

 

Nous sommes totalement convaincus que tous ceux dont l’implication dans des dossiers de corruption et de mauvaise gestion au cours de la décennie passée seront arrêtés, jugés, sanctionnés et condamnés à restituer les biens publics illégalement détournés, afin de servir d’exemple pour tout celui qui s’aventure à voler les fonds publics au cours de cette période de bon augure, cette ère  d’ouverture et de transparence, propre au ou aux deux mandats présidentiels de l État de droit, de la justice et de l’équité.

 

 

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أحد, 12/07/2020 - 22:17